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13 février 2014

Comment échapper à la Vallée de la Mort ?

Comment échapper à la Vallée de la Mort ?

 

 

L'enfant au cœur du système éducatif, douce ironie ?

Combien d'enfants en sont-ils exclus et comment ?

 

Exclus des études supérieures et des études tout court. D'un point de vue budgétaire ça pourrait passer pour une économie … D'un point de vue social une lourde perte.

Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, l'autre concerne tous les élèves qui sont scolarisés mais pas du tout concernés ou impliqués dans les études, qui n'en tirent aucun bénéfice.

Ce n'est pas une question de moyens !

Pas faute non plus de multiples initiatives !

Le problème c'est qu'on ne va pas dans la bonne direction. On néglige trois principes malheureusement contrariés par la culture scolaire.

 

L'humanité est naturellement différente et diverse.

Ceux qui ont deux enfants ou plus savent qu'ils sont tous différents. On ne risque pas de les confondre, pas besoin de signe extérieur distinctif pour les reconnaître.

L'enseignement, lui, n'est pas basé sur la diversité mais bien plus sur la conformité. L'école est encouragée à sélectionner des élèves dans un couloir assez étroit de possibilités et une base de performances réduite.

Indispensable sans doute, il n'est pas question de supprimer les maths et les sciences, mais ce n'est pas suffisant. Il faudrait plutôt donner la même importance aux arts, aux sciences humaines, à l'EPS.

Si on constate un nombre croissant de troubles liés au déficit de l'attention, ça existe bien sûr mais ce n'est pas une épidémie !

En asseyant des enfants pendant des heures et des jours devant une tâche sans grand intérêt pour eux, il est certain que leur attention va se relâcher et qu'ils vont s'agiter. Les élèves ne souffrent pas majoritairement de troubles psychologiques.

Ils souffriraient éventuellement de leur statut d'enfant et s'épanouiraient mieux si on tenait compte de leurs multiples talents et pas seulement du nombre restreint qui entre dans les statistiques et les classements internationaux.

Les arts à l'école ne sont pas une récréation après les mathématiques, c'est d'abord une sollicitation de certains aspects de la personnalité qui sans eux resteraient inexplorés.

 

Le second principe d'un être humain c'est la curiosité.

Si on arrive à déclencher dans le regard d'un enfant cette étincelle de curiosité, il n'aura pas besoin de plus pour bien apprendre.

La curiosité est le moteur de la réussite, les enfants sont des êtres qui apprennent spontanément et cette qualité il faut la favoriser.

On a dé-professionnalisé les enseignants, on leur a enlevé à eux aussi cette curiosité et ce capital d'initiatives qui fait avant tout de leur métier un métier créatif. Un enseignant dans une société ce n'est pas une entreprise de livraison, tout juste bon à transmettre une information. Les meilleurs d'entre eux le font bien sûr mais que font-ils en plus ?

Conseiller, provoquer, stimuler, inspirer …

Enseigner c'est faciliter l'apprentissage, c'est tout.

Quand on s'engage dans une activité il faut pouvoir vraiment l'accomplir. On ne doit pas aller salle 34 seulement pour enseigner mais pour faire apprendre. Encore faut-il le pouvoir alors qu' aujourd'hui on oublie les apprentissages pour aller directement au contrôle des savoirs.

Les tests ont leur importance mais ça ne doit pas devenir le centre de l'enseignement. Juste un moment d'évaluation pour permettre de prendre une décision.

Il faut encourager les apprentissages, déclencher le pouvoir de l'imagination et de la curiosité, pas lui faire barrage par des méthodes routinières qu'on nous présente comme utilitaires et pragmatiques.

 

Troisième principe, la créativité.

Tout le monde est créatif. De mauvais esprits affirment que c'est vrai seulement jusqu'à 4 ou 5 ans parce qu'après l'école est passée par là. Mais non, tout le monde est créatif, c'est pour ça que chacun est différent. C'est l'essence même de la vie.

D'autres espèces dans le règne animal peuvent faire preuve d'imagination et de créativité mais pas à ce point.

Si votre chien est dépressif, vous ne le trouverez pas assis devant la fenêtre une bouteille à la main. Si vous lui dites « viens te promener » il ne vous répondra pas « non, c'est bon, vas-y et prends des photos »

On crée notre propre vie à partir d'un éventail illimité d'alternatives et de possibilités. L'école doit développer, favoriser cet éventail de créativité.

A la place nous avons la standardisation.

 

On pourrait faire autrement.

La Finlande obtient les meilleurs résultats en maths, sciences et lecture. On le sait parce que c'est ce qui est évalué dans les classements internationaux et d'ailleurs c'est le gros problème de ces classements.

En fait, ils ne sont pas obsédés par ces trois matières et ils incluent largement les arts, l'EPS et les sciences humaines. Ils ne hiérachisent pas les disciplines et ne doivent pas répondre à des tests standards. Il y en a je suppose mais ce n'est pas leur préocupation principale chaque matin au réveil.

Eux n'ont pas d'absentéisme scolaire, y compris dans la classe. Quand un élève est en difficulté, on s'occupe de lui rapidement, on l'aide, on le soutient.

 

Mais alors chez nous c'est pareil !

Non !

 

Ils individualisent les apprentissages au maximum. Ils prennent en compte que ce sont les élèves qui apprennent et que l'école est là pour encourager leur curiosité, leur individualité, leur créativité. C'est comme ça qu'on pousse les élèves à apprendre.

Le métier d'enseignant est très valorisé. Ils savent que c'est un métier qui ne s'improvise pas, qu'il faut des personnes motivées, qu'il faut les soutenir par une formation permanente qui n'est pas seulement un coût mais un investissement.

Certains pays qui réussissent l'ont compris : Australie, Canada, Corée du Sud, Singapour, Hong Kong … Ils délèguent la responsabilité des apprentissages aux écoles. Une autonomie qui aussi coûte très cher en frais de scolarité.

Il y a une grande différence entre un état qui décide ce qui est le mieux pour tout le monde et des lieux d'apprentissage où chaque étudiant et chaque professeur est investi d'autonomie. L'éducation ne se passe pas dans les bureaux d'un ministère, ça se passe dans les salles de classes. Il faut re-professionnaliser les enseignants, leur rendre leur pouvoir discrétionnaire.

C'est toute la différence entre commander, contrôler et réguler.

La normalisation n'est pas un gage d'égalité !

Les brillantes expériences qui ont lieu ça et là se déroulent souvent en dépit, voire en opposition avec la culture dominante, pas grâce à elle.

La plupart des politiques éducatives sont basées sur une conception mécanique de l'apprentissage, comme un processus industriel, un moteur qu'on voudrait régler dans les moindres détails pour l'entendre finalement ronronner.

Ca n'arrive jamais !

Apprendre c'est avant tout un processus humain, individuel.

Que l'école soit ennuyeuse, en décalage complet avec la vie réelle ou même insignifiante, les motifs de décrochage sont avant tout liés à une histoire personnelle.

Il faudrait arrêter de penser en terme de système unique et reconnaître qu'il y a des conditions dans lesquelles les gens s'épanouissent et d'autres non .

 

La Vallée de la Mort est un endroit désertique et puis une année il s'est mis à pleuvoir énormément et le sol s'est couvert de fleurs et de végétation.

La vie est présente partout et ne demande qu'à se manifester. Lorsque les conditions sont réunies, elle est inévitable.

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